mardi 18 décembre 2012

Une nouvelle vie pour la maison forte de Haute Tour à Saint-Gervais Mont Blanc

A Saint-Gervais, les maisons fortes, ou « maisons fortifiées », apparaissent dès la fin du XIIème siècle et perdurent jusqu’au XVIème siècle. Elles sont souvent situées aux abords des bourgs et appartiennent aux familles ou alliés des grandes seigneuries. Plus communément, elles sont les résidences de la petite aristocratie...


Saint-Gervais est l’une des rares communes de Haute-Savoie à avoir conservé autour de son bourg autant de maisons fortes intactes ou aux ruines importantes, à la lecture encore visible. La maison forte de Haute Tour aurait été érigée au XIIIème siècle. Après avoir subi plusieurs aménagements successifs au cours des siècles suivants puis avoir été menacée de destruction en 1986, elle est sauvée par l’association Saint-Gervais patrimoine vivant et rachetée par la commune en 2003.


La Maison forte de Haute Tour, un pôle culturel...

A l’initiative de Jean-Marc Peillex, Maire et Conseiller général du Canton de Saint-Gervais et de Gabriel Grandjacques, Adjoint au maire délégué au patrimoine, des fouilles archéologiques ont été effectuées en 2006 sur le site ; elles ont révélé plusieurs siècles d’histoire, mais aussi l’état préoccupant du bâtiment qui montrait alors d’importants signes de dégradation due à l’érosion. Le projet de réhabilitation a alors été imaginé ; le chantier a débuté le 13 juin 2011.


La Maison forte de Haute Tour retrouve ainsi une place de choix dans le paysage du vieux centre Saint-Gervolain. Trésor du patrimoine, elle n’en est pas moins tournée vers la modernité et l’avenir grâce à la création d’un pôle culturel international axé autour de deux thématiques : la Maison transfrontalière des Guides Saint-Gervais/Courmayeur et les Résidences d’artistes. Ayant pour but l’échange entre professionnels de la montagne, artistes et grand public, ce nouveau pôle culturel international est à la fois créateur de lien social et garant d’une mémoire collective ancestrale.


Une Maison des Arts et des Artistes...


Grâce à une réflexion menée avec le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), est née l’idée de la Maison des Arts et des Artistes, sorte de « petite villa Médicis » au pied du Mont-Blanc. Les artistes en résidence, peintres, sculpteurs, photographes, artisans d’art, écrivains, chercheurs (etc.), créeront in situ des oeuvres originales.

Le Pôle Culturel de Haute-Tour aura ainsi l’ambition de s’appuyer sur l’art pour proposer une image de la montagne plus réfléchie. Les artistes contemporains accueillis à Saint-Gervais pourront contribuer avec leur regard critique à proposer au grand public une vision du Mont-Blanc différente. L’échange avec les artistes permettra au plus large public possible d’être en lien avec l’art de son temps.


La Maison Transfrontalière des Guides...

Les communes de Saint-Gervais et de Courmayeur (Italie) et leurs bureaux des guides respectifs se sont associés pour faire naître le projet de Maison Transfrontalière des Guides, jumelée avec Courmayeur. Saint Gervais est nommée comme chef de file du projet ; le Valdotain Luigi Cortese est lui choisi comme coordinateur de l’ensemble.

Des centaines de documents ont été récoltés auprès des grandes familles de guides et de leurs clients afin de créer un fond d’archives et garder cette mémoire vivante. Ainsi, le Fond Jean-Paul Gay, donné par son épouse Geneviève Gay lors du récent décès de cet ancien instituteur collectionneur, apporte de nouveaux éclairages sur l’histoire de la commune de Saint-Gervais.


L’Observatoire de glaciologie...

Dans le cadre de ces recherches, a également été créé un Observatoire des glaciers du Mont-Blanc, servant de base commune de connaissances et d’indicateurs sur les changements climatiques et leurs impacts dans les Alpes. Le Conseil scientifique de préfiguration de cet Observatoire est placé sous la présidence d’honneur de Jean Jouzel, paléo-climatologue, vice-président du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), co-Prix Nobel de la Paix avec Al Gore en 2007. Son objetif est de présenter les informations essentielles des phénomènes observés durant le 20e siècle et de porter jusqu’à 2100 les simulations climatiques. Des indicateurs qui témoignent d’ores et déjà du changement climatique seront présentés au travers d’observations rassemblées et analysées par des organismes et laboratoires scientifiques français, italiens et suisses. Et aussi: Bureau de consultation d’archives, espace d’exposition de 77 m².

(Photo : OT de Saint-Gervais).

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