mardi 23 avril 2013

Pauline Le Bellec prépare son Tour du monde « Itinérances hippies »


Le projet Itinérances hippies de Pauline Le Bellec se veut un Tour du monde de 6 mois pour aller à la rencontre des Hommes et de leur culture, participer à des missions bénévoles auprès d’enfants et lancer un projet de rédaction de guides de voyages pour enfants…


Quel est votre parcours ?

Mon parcours s’apparente à un parcours de cœur. J’ai choisi de faire des choses que j’aimais. Issue d’un baccalauréat littéraire, je m’oriente ensuite vers une première année de lettres modernes spécialisées. Au bout d’un an, je décide de comprendre le fonctionnement des médias et opte pour  un BTS communication des entreprises.  Cette formation m’a fait découvrir  la sociologie et j’approfondis ce domaine en passant une licence de Sociologie et Anthropologie à l’université Paris VII.

Je suis par la suite amenée à travailler dans une association d’aide à l’insertion des personnes en difficulté. Un séjour d’un mois au Sénégal en tant que bénévole dans une association me confronte à l’envie de partager avec les enfants. Depuis, je travaille dans l’animation périscolaire pour une commune, soucieuse d’apporter chaque jour des outils pour bien grandir. 

Comment est né votre projet et en quoi consiste-t-il ?

Les récits d’explorateurs et de voyageurs me séduisent depuis longtemps et ont su me convaincre de marcher dans leurs traces. Mon expérience au Sénégal m’a donné envie de faire partager aux enfants d’ici comment on vit ailleurs.
Le projet Itinérances hippies est un Tour du monde de 6 mois pour aller à la rencontre des Hommes et de leur culture, participer à des missions bénévoles auprès d’enfants et lancer un projet de rédaction de guides de voyages pour enfants. Le projet vise donc à rassembler sous la même bannière mon goût des voyages et de la littérature jeunesse ainsi que mon expérience auprès des enfants.

Comment avez-vous préparé votre itinéraire ?      

L’itinéraire a été pensé en fonction de plusieurs critères : d’une part par affinité avec les endroits que je souhaitais voir absolument à l’instar de l’Indonésie, Istanbul et Vancouver, d’autre part par soucis de sécurité en évitant les zones de conflit ou les zones difficiles pour une femme voyagent seule, l’Afrique et l’Amérique du Sud ont ainsi été mises de côté. Intéressée par le mouvement hippie, j’ai naturellement choisi de suivre les escales phares des voyageurs des années 60’ en quête d’exotisme et d’un retour à la proximité avec les Hommes. Au fil du voyage, je n’exclus pas de rajouter une ou deux destinations, la Birmanie, l’Iran ou le Costa Rica pourraient bien être candidats.

Qui est Pablo ?

Pablo est un doudou voyageur. Il aura bientôt pour mission de relater les aventures du bout du monde. Je souhaite en effet donner la parole à un doudou pour sensibiliser les enfants d’ici aux façons de vivre ailleurs. Pablo est en quelque sorte la mascotte du projet, celle par qui le contact pédagogique et instructif se fera avec les enfants. Un doudou voyageur ça n’existe pas, et pourquoi pas ?
Qu'attendez-vous de votre périple ?

Ce périple doit me permettre de partager le quotidien d’Hommes sous différentes latitudes. Vivre là-bas avec eux selon leurs codes et leurs rythmes, comme en immersion ethnologique. Le voyage doit m’apprendre sur les autres et bousculer mes acquis. Cette expérience doit également me permettre d’acquérir une légitimité sur le secteur des voyages ; afin de pouvoir au retour travailler dans ce domaine. Je souhaite à travers cette expérience insuffler la curiosité aux enfants et l’envie d’aller voir ailleurs.

Quels sont les thèmes  de votre projet ?

Ce projet s’axe autour de différents thèmes. Tout d’abord, l’exploration. L’exploration de soi, des autres et de paysages. La rencontre : se montrer disposé à écouter, à apprendre et à partager avec l’autre pour quelques minutes ou pour plus longtemps. La possibilité d’être surpris et de gommer les a prioris. A la façon des hippies, il s’agira également de se détacher du matériel, de prendre soin de la planète et d’apprendre à prendre le temps. Des valeurs que je souhaite cultiver tout au long du voyage et même au-delà.

Comment entendez-vous "voyager" ?

« Voyager » est avant tout une démarche personnelle, ainsi choisir de voyager seule permet de choisir les escales, les rencontres, la durée du voyage, c’est choisir d’écouter son rythme et ses propres envies. Pour moi, voyager c’est aller au-delà de la carte postale que l’on se fait d’un pays, c’est aller à la rencontre des hommes, des femmes et des enfants qui font le pays et apprendre le pays de l’intérieur. C’est accepter que ce pays ou cette culture ne soit pas idyllique, mais capter ce qui s’y passe de positif. Le voyage se fait par les sens qui tous doivent être en alerte permanente. Pas une alerte de danger mais une sonnette de découverte. Papilles en émois, oreilles à l’affut, nez au vent, yeux attirés par mille détails et disposition à entrer en contact physique avec les choses et les gens ; c’est ainsi que j’aime à voyager.

Voyager est-ce pour vous un art de vivre aujourd'hui ?

La pratique du voyage s’est démocratisée. L’art de vivre du voyage est surtout celui de l’art de prendre le temps. Voyager pour accumuler des miles ou des tampons sur un passeport, traverser les frontières et accumuler les suites d’hôtels est pour moi une vision consumériste du voyage. Beaucoup de gens s’y adonnent par manque de temps, de moyens ou simplement par difficulté à remettre en question leur propre société à travers le regard de l’autre. Prendre le temps de voyager, de sentir l’âme d’un pays et de son peuple nécessite une disposition à l’émerveillement et à la remise en question de son propre système de valeurs. Voyager au sens où je l’entends est un luxe intellectuel qui demande du temps, élément que notre société a bien du mal à donner. Le temps ne devient plus alors de l’argent mais une manne de découvertes.

Comment préparez-vous votre aventure au féminin ?

Je prépare avant tout mon voyage comme un projet personnel. Malheureusement, dans ce genre de projet, le statut féminin reprend vite le dessus. Il n’y a qu’ observer ce que donne une recherche Internet sur l’aventure au féminin pour prendre conscience du crédit qu’on accorde aux challenges aventuriers menés par une femme… Il me faut bien sûr penser aux facteurs élémentaires de sécurité et suivre l’actualité autour des situations de femmes dans les pays traversés afin d’anticiper la conduite à tenir sur place. Je tente de me mettre en relation avec des femmes entrepreneurs ou des réseaux de femmes qui pourraient être séduite par mon projet. J’aimerai à travers la réalisation de ce projet, prouver à ceux et à celles qui en doutent que les femmes sont capables de mener des projets et de relever des défis. Non le voyage et l’aventure ne sont pas l’apanage des hommes.

Quels sont vos projets ?

Je réalise actuellement une collecte de financement sur Internet. Je dois obtenir 1200 euros d’ici le 8 juin sur www.babeldoor.com/itineranceshippies.
Dans le même temps, je participe à diverses bourses de financement. Une fois la phase de financement plus avancée, je pourrai me tourner de façon plus sereine vers mes destinations et l’organisation pratique du voyage.
Sur place, il me faudra prendre contact avec d’éventuels partenaires (associations, écoles, orphelinats…) afin d’intervenir de façon bénévole auprès d’enfants. Je souhaite réaliser un blog de voyage et éditer à mon retour un récit de voyage en version livre. J’aimerai également pouvoir lancer une collection de guide de voyages pour enfants. Je souhaite par ailleurs, conserver les interactions de terrain avec les enfants, j’envisage donc des ateliers dans les écoles ou les centres de loisirs pour échanger autour de mon expérience et semer ainsi des graines de voyageurs.

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