Le 1er octobre 2014, l’île de La Réunion a fêté la commémoration du 5e
anniversaire de l’inscription du Maloya au Patrimoine culturel immatériel de
l’UNESCO…
Âme musicale de l’île, le Maloya
jouit d’une grande vitalité assurée par 300 groupes, mondialement connus pour
certains, ainsi que par l’enseignement spécialisé au Conservatoire de La Réunion.
Un genre musical empreint d’histoire…
Le classement du Maloya au
Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO est une
reconnaissance forte pour cet art séduisant, mariant musique, chant et danse.
Alors que le Séga, essentiellement musique de danse festive, se danse dans tous
les quartiers de l'île, le Maloya est né pour exprimer la douleur et la révolte
chez les esclaves d’origine malgache et africaine, dans les plantations
sucrières de La Réunion. À la frontière du culte ancestral et transmis de
génération en génération, le Maloya prenait alors la forme d'un dialogue entre
un soliste et un chœur, accompagné de percussions.
Le Maloya est au cœur des
traditions de l’île : visiter La Réunion, c’est aussi découvrir cet art
émouvant et porteur de sens, dont les Réunionnais sont fiers ! Etendu à
toute la population de l’île, où il est très populaire, le Maloya fait partie
de l’identité culturelle et sociale de La Réunion.
Pour se jouer, le Maloya utilise
des instruments traditionnels comme le roulèr (tambour basse), le kayamb (un
hochet en radeau), le pikèr (un cylindre en bambou frappé avec deux baguettes),
le sati (une caisse en métal frappé avec des baguettes) et le triangle,
délaissés par le Séga au profit des instruments à cordes et à
vent. Longtemps confiné dans les propriétés sucrières, le Maloya prend
aujourd'hui des formes de plus en plus variées, au niveau des textes comme des
instruments avec l'introduction du djembé, du synthétiseur ou encore de la
batterie.
Avec le Séga, le Maloya contribue
à l’ambiance festive de l’île. Toutes les manifestations sont accompagnées par
le Maloya, porteur de revendications et de complaintes, modèle d’intégration et
de métissage. Chanté et dansé sur scène par des artistes, il se métisse avec
des sonorités nouvelles telles que le rock, le reggae, le jazz ou encore la
musique électronique et inspire la poésie et le slam.
Reconnaissance et évolution du Maloya…
Ce n’est que dans les années 1980
que le Maloya a connu une véritable reconnaissance comme partie intégrante de
l’identité insulaire, favorisant ainsi la création du Maloya électrique. Initié
par quatre ou cinq groupes principaux à la fin des années 1970 et au début des
années 1980 (Les Caméléons puis Carrousel, Ziskakan, Baster, Ousanousava,
TiFock…), le Maloya électrique consiste à associer les aspects
rythmiques ou instrumentaux du Maloya, à diverses influences
stylistiques comme le jazz, la musique africaine urbaine, le
rock et la musique pop/folk. En 1991, le malogué est né
d’une fusion entre le Maloya et le reggae, sur le modèle du seggae mauricien (séga-reggae).
Ce genre connut un franc succès commercial
jusqu’au milieu des années 1990, avec des textes mélangeant contestations
sociales et références évasives au rastafarisme. En trente
ans, le Maloya a ramifié une partie importante de la
création musicale insulaire, imprimant trois tendances fortes parmi
la nouvelle génération de maloyeurs : la fusion avec des styles exogènes
(reggae, dance hall, electro, jazz…), le retour aux sources ancestrales
(africaines, malgaches, indiennes…) et l'évocation de l'histoire insulaire du Maloya.
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