jeudi 2 octobre 2014

Le Maloya fête son 5e anniversaire à l’UNESCO !

Le 1er octobre 2014, l’île de La Réunion a fêté la commémoration du 5e anniversaire de l’inscription du Maloya au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO…
  

Âme musicale de l’île, le Maloya jouit d’une grande vitalité assurée par 300 groupes, mondialement connus pour certains, ainsi que par l’enseignement spécialisé au Conservatoire de La Réunion. 

Un genre musical empreint d’histoire…

Le classement du Maloya au Patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO est une reconnaissance forte pour cet art séduisant, mariant musique, chant et danse. Alors que le Séga, essentiellement musique de danse festive, se danse dans tous les quartiers de l'île, le Maloya est né pour exprimer la douleur et la révolte chez les esclaves d’origine malgache et africaine, dans les plantations sucrières de La Réunion. À la frontière du culte ancestral et transmis de génération en génération, le Maloya prenait alors la forme d'un dialogue entre un soliste et un chœur, accompagné de percussions.

Le Maloya est au cœur des traditions de l’île : visiter La Réunion, c’est aussi découvrir cet art émouvant et porteur de sens, dont les Réunionnais sont fiers ! Etendu à toute la population de l’île, où il est très populaire, le Maloya fait partie de l’identité culturelle et sociale de La Réunion. 

Pour se jouer, le Maloya utilise des instruments traditionnels comme le roulèr (tambour basse), le kayamb (un hochet en radeau), le pikèr (un cylindre en bambou frappé avec deux baguettes), le sati (une caisse en métal frappé avec des baguettes) et le triangle, délaissés par le Séga au profit des instruments à cordes et à vent. Longtemps confiné dans les propriétés sucrières, le Maloya prend aujourd'hui des formes de plus en plus variées, au niveau des textes comme des instruments avec l'introduction du djembé, du synthétiseur ou encore de la batterie.

Avec le Séga, le Maloya contribue à l’ambiance festive de l’île. Toutes les manifestations sont accompagnées par le Maloya, porteur de revendications et de complaintes, modèle d’intégration et de métissage. Chanté et dansé sur scène par des artistes, il se métisse avec des sonorités nouvelles telles que le rock, le reggae, le jazz ou encore la musique électronique et inspire la poésie et le slam. 

Reconnaissance et évolution du Maloya…


Ce n’est que dans les années 1980 que le Maloya a connu une véritable reconnaissance comme partie intégrante de l’identité insulaire, favorisant ainsi la création du Maloya électrique. Initié par quatre ou cinq groupes principaux à la fin des années 1970 et au début des années 1980 (Les Caméléons puis Carrousel,  Ziskakan,  Baster,  Ousanousava,  TiFock…), le Maloya électrique consiste à associer les  aspects  rythmiques  ou instrumentaux  du Maloya, à diverses influences stylistiques comme le jazz, la musique africaine urbaine,  le  rock et  la  musique pop/folk. En 1991, le malogué est né d’une fusion entre le Maloya et le reggae, sur le modèle du seggae mauricien (séga-reggae). Ce genre  connut  un  franc  succès  commercial jusqu’au milieu des années 1990, avec des textes mélangeant  contestations  sociales  et  références évasives au rastafarisme. En trente ans, le Maloya a ramifié une partie  importante  de  la  création  musicale insulaire, imprimant trois tendances fortes parmi la nouvelle génération de maloyeurs : la fusion avec des styles exogènes (reggae, dance hall, electro, jazz…), le retour aux sources ancestrales (africaines, malgaches, indiennes…) et l'évocation de l'histoire insulaire du Maloya.

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