vendredi 21 novembre 2014

Quel point commun entre Coco Chanel, Rudolf Noureev et Christian Lacroix ?

… Moulins. À 2h30 de Paris, il est une ville hors du temps dont une poignée de personnages excentriques a contribué à modifier le visage culturel…


Véritable vivier de collections extraordinaires voire uniques au monde, Moulins est le témoignage atypique de plusieurs siècles de l’Histoire de France, des Ducs de Bourbon à nos jours.

Façonnée par des érudits et des esthètes, Moulins affectionne le déraisonnable et collectionne l’impensable. Une destination qui se prête aux virées arty-fashion avec une offre singulière de lieux pittoresques, à l’image de personnalités qui ont choisi d’y vivre pour construire et faire exploser leur passion. Hommages, circuits dédiés, fondations, source d’inspiration : trois passionnés de mode et de broderie, couturiers ou artistes ont, par hasard ou par passion scellé leur histoire à la ville de Moulins : Coco Chanel, Rudolf Moureev et Christian Lacroix. 

Sur les pas de Coco Chanel…

Saviez-vous que c’est à Moulins que Gabrielle est devenue Coco… ? En 1900, une jeune fille pauvre de 18 ans débarque à Moulins, fraîchement admise à l’Institution Notre-Dame pour y apprendre la couture. Nul ne se doute alors que le destin extraordinaire de Coco Chanel est en train de s’écrire ! Tracée par le service patrimoine l’Office du Tourisme, la visite guidée "Sur les pas de Coco Chanel", de 1,5 km, permet d’écumer la douzaine de lieux et institutions moulinoises où Gabrielle Chanel avait ses habitudes ! Comme Le Grand Café, sublime brasserie Art Nouveau, inscrite à l’inventaire des monuments historiques. Café-concert jusque dans les années 1950-1960, Gabrielle Chanel y poussait la chansonnette devant les cavaliers du quartier Villars.

L’histoire locale veut que ce soit eux qui, en référence à l’une des chansons qu’elle interprétait, lui donnèrent le surnom qui devint le prénom de sa célébrité,"Coco". Ou encore La Chapelle Notre-Dame qui appartenait au pensionnat dans lequel elle était logée. Tous les dimanches, Gabrielle et sa tante Adrienne y chantaient dans la chorale. Mais aussi Les Palets d’Or, une chocolaterie au décor réalisé en 1898 par l’école des Beaux Arts de Moulins, sous la direction du peintre Galfione, dans un style néo-classique avec une entrée ornée d’une mosaïque de Favret de Nevers. Et bien sûr, la Maison Grampayre, spécialisée dans les soieries, dentelles et rubans, où Gabrielle travaillera dès 1902.

Le + : les visiteurs peuvent télécharger sur la plate forme everytrail.com une application qui permet d’effectuer ce parcours seul, guidé par leur téléphone. L’application permet de visualiser différentes étapes de la vie de Coco Chanel à Moulins à travers les commentaires mais, également les photos du début du XXe siècle et d’aujourd’hui.

Dans les pas chassés de Rudolf Noureev…

Monstre sacré, prodige rebelle, chorégraphe avant-gardiste au destin rocambolesque, Rudolf Noureev reste à jamais le danseur étoile le plus fascinant du XXe sicèle ! Depuis octobre 2013, grâce au don important de la Fondation Noureev et à son aide précieuse, le Centre national du costume de scène abrite un espace unique de 350 m2, dédié à la carrière et à la mémoire de cette icône de la danse. Costumes, tableaux, sculptures, gravures, estampes, meubles, instruments de musique, photographies personnelles ainsi qu’une reconstitution partielle de son appartement Quai Voltaire à Paris : plus de 700 objets racontent l’épopée de l’incroyable danseur Russe. Insatiable collectionneur, on y découvre ses objets de voyage, ses effets personnels, sa passion pour la musique mais aussi son parcours aussi bien d’un point de vue vestimentaire que chorégraphique. Costumes de scène emblématiques de sa carrière mais aussi justaucorps et collants soulignent son apport au ballet classique, qui a révolutionné le rôle masculin à l’Opéra. Une collection permanente jubilatoire !

Le + : du 7 février au 25 mai 2015, le Centre national du costume de scène célèbre le Tricentenaire de l’Opéra Comique en présentant une centaine de ses plus beaux costumes dans l’exposition "L’Opéra Comique et ses trésors". Au total, quatorze salles d’exposition pour revivre l’esprit des spectacles et la beauté de la Salle Favart, à l’aide d’accessoires, d’éléments de décor, d’archives, de vidéos et de reportages.

Dans les pas de Christian Lacroix…

Créé en 1991, le Musée de la Visitation est né du désir de 89 monastères de faire connaître leur Institut, leur spiritualité et leur Histoire dans la ville où est décédée leur fondatrice, Sainte Jeanne de Chantal Frémyot. Avec un patrimoine inédit de 10 000 pièces, ce musée unique en Europe met l’accent depuis quelques années sur le génie et la qualité des travaux d’aiguilles via des expositions thématiques consacrées à la collection textile. 

Le lien entre Christian Lacroix et le Musée de la Visitation : la première visite de Christian Lacroix au musée de la Visitation fut une révélation et un choc difficilement commensurable : "une grâce bouleversante, une modeste magnificence, une délicate élégance, une noble et généreuse richesse, des trésors de fastes charmants et de poétique somptuosité, dont les plus éclatants joyaux, cependant, demeurent la simplicité et l’élévation". Pour ce passionné de broderie, le Musée de la visitation est l’ultime témoignage de techniques révolues, disparues, jamais vues. La collection est telle que le célèbre couturier y choisira de nombreuses oeuvres pour embellir l'Abbaye de Montmajour à Arles, pour son exposition dans le cadre de Marseille-Provence 2013. Plus récemment, La Maison Chanel a aussi emprunté de précieuses broderies pour une exposition à Séoul qui explore les influences artistiques et culturelles qui ont inspiré l’univers de Coco à travers dix lieux essentiels de son existence. Un prêt précieux parti en Corée à Séoul !

Le + : les collections exposées sont les témoins du quotidien d’une communauté monastique mais aussi de ses liens avec le monde civil. Certaines oeuvres ont des origines prestigieuses, dons de personnages illustres ou royaux, à l’image d’une robe de Marie-Antoinette, de décors du sacre d’Henri IV ou de l’anneau épiscopal offert à l’abbé Pierre.

Informations : www.moulins-tourisme.com


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