De par son histoire, la population d’Amérique Centrale est originaire
de régions très variées comme l’Europe ou l’Afrique, et cette influence reste
très vive dans la culture et notamment la musique…
Elle est le reflet de cette
richesse, qui mêle salsa, cumbia, mariachis, reggae, ou encore calypso… sans
oublier les chansons populaires et autres rythmes partagés avec les autres pays
d’Amérique Latine.
A l’époque coloniale, l’église
catholique enseignait psaumes et cantiques aux populations indigènes, pendant
que sur les côtes résonnaient les chants populaires apportés par les colons
espagnols. L’influence Garifuna, peuple d’origine africaine vivant aux Caraïbes
et dans certaines zones d’Amérique Centrale, a également été très importante au
Guatemala, au Honduras et au Nicaragua. C’est ce mélange de cultures très
variées qui ont mené à la création de genres musicaux comme la cumbia ou la salsa,
et qui se sont ensuite étendus au reste de l’Amérique Latine.
Le Marimba, symbole du métissage culturel…
Le Guatemala a été l'une des
premières régions du Nouveau Monde où fut introduite la musique européenne à
partir de 1524. C’est ainsi que le Marimba, un instrument de musique
traditionnel, a été fusionné et amélioré avec d’autres instruments
européens ; certains attribuent son origine aux esclaves africains arrivés
en Amérique Centrale lors de la conquête espagnole, qui auraient construit des
marimbas tel qu’ils le faisaient dans leurs pays d’origine ; ces modèles
auraient ensuite été imités par les indigènes, qui y ont apporté des
modifications avec notamment l’ajout d’une caisse de résonnance faite de tubes
de bambou ou de courges. Le marimba est le second instrument de musique le plus
vieux au monde après le tambour. Au Costa Rica, il a même été déclaré
instrument national le 3 Septembre 1996, considéré comme un symbole de la
culture et de la tradition.
Les musiques du Salvador et du Panama…
Au Salvador, Noël et les fêtes
données en l’honneur d’un Saint-Patron résonnent aux chants religieux
catholiques, tandis que le Salvador moderne met plutôt en avant des styles
populaires comme la salsa, la cumbia ou le merengue, entre autres.
Lors de l’indépendance du Panama
en 1903, deux courants très différents dominaient la musique :
- La
musique tropicale, développée dans la zone du Canal et les villes de Panama et
Colon, caractérisée par des influences Afro-caribéennes essentiellement
présente dans les villes.
- La
musique dite « typique », de la campagne panaméenne, se retrouve dans
les provinces du centre du Panama (Coclé, Herrera, Los Santos et Veraguas) et
se divise en quatre mouvements folkloriques principaux : la cumbia, la décima,
la mejorana et le tamborito.
Le peuple Garifuna, également
connu sous le nom des Caraïbes Noirs ou Garinagu, descend des Indiens des
Caraïbes et des esclaves noirs africains qui ont fait naufrage sur l'île de
Saint-Vincent dans les Caraïbes. Aujourd'hui, ces communautés se retrouvent au
Belize, au Guatemala, au Honduras et au Nicaragua. La langue garifuna, qui a survécu
à des siècles de persécution et de domination linguistique, appartient à la
famille des langues Arawak et possède une grande tradition des « Uragas »,
histoires qui se racontaient lors de veillées ou de grands rassemblements.
Les mélodies garifunas mêlent
éléments africains et amérindiens, et les paroles racontent des véritables pans
de l'histoire et des savoirs traditionnels sur des thèmes tels que la culture
du manioc, la pêche, la fabrication de canots et la construction de maisons
d'argile. Les chansons, à forte composante satirique, sont chantées au rythme
des tambours et se dansent en groupe. Les traditions sont essentielles dans la
vie des Garifunas, dont les anciens perpétuent cérémonies et fêtes comme une
forme d’expression orale encore utilisée aujourd’hui.
Ce sont toutes ces raisons qui
ont fait que la langue, la danse et la musique garifuna ont été proclamées par
l'UNESCO Patrimoine Culturel Immatériel de l'Humanité en 2001.
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