Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les racines du Carnaval
brésilien sont d’origines européennes...
Ce n’est qu’à partir du
XXe siècle que les cultures Africaine et Amérindienne ont exercé leur
influence sur le Carnaval brésilien, qui, au fil du temps, est devenu une
réelle célébration de plusieurs jours réputée à travers le monde.Dans tout le
pays, les brésiliens et touristes fêtent le début du carême durant les 4 à 6
jours qui précèdent le mercredi des Cendres. Chaque année, le Carnaval est l’un
des évènements qui attire le plus de touristes au Brésil, notamment à Rio de
Janeiro, le plus connu, où les réjouissances prennent une ampleur mondiale.
Pour autant, Salvador de Bahia, ainsi que les villes de Recife et Olinda ne
sont pas en reste, avec chacune leurs spécificités distinctes.
Rio de Janeiro, hotspot par excellence…
Bien que le Carnaval soit célébré
partout à travers le Brésil et décliné ailleurs dans le monde, Rio de Janeiro a
longtemps été considérée comme la capitale mondiale du Carnaval avec
977 000 touristes présents l’année dernière et 4 793 500 personnes
comptabilisées dans les rues de la ville.
Le carnaval de Rio de Janeiro ne
serait pas ce qu’il est, s’il n’y avait pas le couronnement du Roi Momo. Le
maire, comme chaque année, lui remet l’énorme clé brillante symbolique de la ville. Il règne alors
durant les 6 jours de carnaval, en donnant le top départ pour que la fête
commence. Il représente notamment celui qui ouvre les parades d’écoles de
danses de samba, défilés qui durent toute la nuit sur le
« sambodrome », et qui sont réalisés devant plus de 70 000
spectateurs. C’est le plus grand spectacle à ciel ouvert, du monde, mais aussi
l’apogée des festivités.
Le sambodrome n’est pas seul à
l’honneur durant cette période festive et chaleureuse. Les
« blocos », ou rassemblement de personnes d’un même quartier ou d’une
même école, sont aussi dans les rues pour défiler. Ils se sont préparés durant
une année et profite de cet événement pour montrer leur appartenance à travers
des déguisements extravagants et colorés propres à chaque équipe.
Le carnaval de Rio de Janeiro est
aussi et surtout l’occasion d’en apprendre plus sur la véritable culture du
Brésil, en partageant un mode de vie qui place la joie de vivre dans le
quotidien de chacun. A cette période euphorique, Rio de Janeiro devient le
théâtre des scènes de danses et de défilés, résultat de longs mois de
préparation.
Bahia, populaire et intimiste…
Si Rio de Janeiro est sans nul
doute le carnaval des écoles de samba, celui de Salvador de Bahia est surtout
celui du peuple avec toujours plus de participants et d’artistes impliqués. A la fois Intimiste et
populaire, il se déroule principalement autour des grands chars équipés qui
reçoivent pas moins de 1500 musiciens et chanteurs. Durant 6 jours, près de 200
spectacles se succèdent et les habitants paradent autour des camions et chars
d’artistes qu’ils soutiennent.
Très différent de celui de Rio de
Janeiro, le carnaval de Bahia met à l’honneur la musique et plus
particulièrement les rythmes afro-brésiliens, symbole fort d’une convergence
des cultures dans un état où plus de la moitié de la population comporte une
ascendance africaine.
Recife et Olinda, tradition et écrin colonial…
De toutes les destinations
populaires de carnaval au Brésil, ceux de Recife et Olinda, commune du
Nordeste, sont sans aucun doute les plus traditionnels. Un peu comme à Bahia,
ces carnavals sont fortement inspirés par les cultures africaines et amérindiennes.
Cela dit, chacune de ces deux villes a ses propres caractéristiques.
A Recife, le carnaval est
orienté autour de chaque style musical à sa propre zone définie dans la ville,
bien que les défilés débutent à un seul et même endroit. Plus d’un million de
participants se réunissent en blocs et paradent ainsi dans les rues. Beaucoup
d’entre eux se déguisent notamment en célébrités et participent pleinement
aux festivités : une caractéristique propre à la ville.
Mais le point fort du carnaval de
Recife, c’est surtout le rassemblement de divers groupes de Maracatu, une danse
afro-brésilienne religieuse, en face de l’église Nossa Senhora do Rosario dos
Pretos (Notre Dame du Rosaire des Hommes Noirs). Cette cérémonie, appelée Noite
dos Tambores Silenciosos (nuit des tambours silencieux), se célèbre via une
impressionnante danse traditionnelle, ayant pour but de rendre hommage aux
esclaves.
A minuit, la musique s’arrête et
une minute de silence est observé tandis que les lumières se tamisent. Puis la
cérémonie se poursuit sur le rythme des tambours et des chants en langues
ethniques Africaines notamment pour, dit-on, « plaire aux Dieu ».
A Olinda, la ville voisine, le
carnaval est célèbre pour son authenticité et ses traditions. Comme à Recife,
le carnaval d’Olinda ne peut s’appréhender sans un retour sur l’histoire
coloniale de la région.
Ici aussi, les groupes de Maracatu célèbrent les esclaves.
Toujours dans cette optique, les habitants d’Olinda danse non pas la samba lors
du carnaval mais le « frevo » (qui signifie bouillir).
Une danse née suite à l’abolition
de l’esclavage dans cette ville qui n’est autre qu’un joyau colonial et l’une
des plus anciennes du Brésil. Autre particularité à Olinda, ce sont les
marionnettes géantes qui peuvent mesurer jusqu’à trois mètres de haut. La plus
part du temps, ces marionnettes sont des reproductions de personnalités
brésiliennes. Dans les rue d’Olinda, les habitants suivent ces marionnettes et
sillonnent les rues en dansant sur les rythmes du frevo.
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