Le Gouffre de Padirac constitue non seulement un site géologique
touristique majeur à l’échelle mondiale, mais il est de surcroît un objet d’étude
grandeur nature pour les enfants…
L’année 2012 voit le
développement d’un projet de visites pédagogiques à destination des groupes
scolaires et adaptées aux différents niveaux de classes. Ces visites s’organisent
autour de cinq axes qui présentent un intérêt pédagogique.
Le cycle de l’eau…
L’eau des océans s’évapore à la
chaleur du soleil. Elle rejoint alors l’atmosphère sous forme de vapeur. La
vapeur d’eau refroidit en s’élevant et elle finit par former des gouttes qui se
condensent en nuages. L’eau des nuages tombe sur les continents lors des
précipitations de pluie ou de neige. Arrivées à la surface, les gouttes s’infiltrent
dans la terre et la roche pour engendrer de petits ruisseaux souterrains, qui se
rejoignent ensuite pour former une rivière souterraine. Le cheminement des
gouttes d’eau n’est pas fini pour autant ! A Padirac, cette rivière souterraine
fait surface à sa résurgence, la Fontaine St Georges , puis se jette dans la Dordogne. Son cours
la mènera jusqu’à l’océan, d’où elle s’évaporera à nouveau pour perpétuer l’immuable
cycle de l’eau.
Le système Karstique ou l’architecte des sols…
Le système Karstique consiste en
un modelage des sols par l’action de l’eau de pluie qui s’infiltre dans leurs
failles. Cette eau se charge en dioxyde de carbone au contact de la végétation. Le CO 2
la rend légèrement acide, et cette acidité dissout le calcaire et agrandit les
failles. C’est ainsi que se forment les vides souterrains comme les salles et
les canyons.
En surface, le système Karstique
fait apparaître des creux dans le sol appelés dolines, qui sont parfois si
profonds qu’on les qualifie de gouffres (« igues » dans le Quercy). Les
concrétions se forment par réaction inverse : l’eau, en traversant l’air, dégaze
le CO2, devient moins acide et dépose ainsi du calcaire sur la roche. Nombreuses
sont les concrétions qui font du Gouffre de Padirac un décor fantastique :
stalactites, stalagmites, drapés ou encore gours, barrages de calcaire formés
par la rivière… Ces sculptures de la nature sont expliquées aux enfants, comme
aux adultes d’ailleurs, lors de leur visite.
Le Gouffre de Padirac, garant de l’équilibre de la biodiversité…
Pas moins de 11 espèces de
chauves-souris dont 3 menacées ont pris leurs quartiers dans les parties non
aménagées du Gouffre de Padirac ! Dans la rivière souterraine, vit une faune aquatique
telle que la Niphargus, petite crevette cavernicole blanche et aveugle très
fréquente dans les cavités, ainsi qu’une espèce unique, la Bythinelle de
Padirac.
Comme son nom l’indique, ce petit
escargot aquatique de 3 mm
ne vit que dans la rivière souterraine de Padirac ; il s’agit d’une espèce
endémique. Laisser libre cours à son imagination au Gouffre de Padirac
Abîme mystérieux avant son
exploration, le Gouffre de Padirac a nourri l’imaginaire collectif. La légende
rapporte que Saint-Martin, de promenade sur le Causse à la recherche d’âmes damnées
à sauver, y a rencontré Satan qui lui aurait lancé un défi : surmonter l’obstacle
qu’il lui désignerait, contre son sac rempli d’âmes. Le Malin aurait alors
frappé le sol si fort de son pied fourchu qu’une brèche impressionnante s’y
serait ouverte.
La monture de Saint-Martin aurait relevé le défi sans
difficulté, avec une telle fougue que l’empreinte de son sabot serait encore
gravée au sol ! Furieux, Satan aurait disparu au fond du Gouffre… de Padirac.
Aujourd’hui encore, visiter le Gouffre de Padirac est pour les enfants l’occasion
de se plonger dans un univers fantasmagorique comme ils en rencontrent peu. La
science, reflet de l’évolution des sociétés. Même si le Gouffre de Padirac
pousse à la rêverie, ce site rappelle que la curiosité scientifique s’est
avérée plus forte que la superstition : elle a permis des découvertes notables
grâce à l’exploration, allant jusqu’à la formalisation d’une science nommée
spéléologie.
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