Au milieu de la jungle, dans les coins les plus reculés de l'Amérique
Centrale, il est possible de trouver les vestiges d’un peuple qui, bien qu’il
existe encore, a perdu depuis des siècles sa prédominance…
Ce peuple a tout de même laissé
des traces de leur apogée sous la forme de monuments impressionnants et
majestueux aux caractéristiques culturelles, artistiques ou architecturales qui
continuent de conquérir les voyageurs de nos jours.
Impossible de parler de la route Maya sans
mentionner le sud du Mexique, à travers le site de Chichen Itzá ou la région du
Yucatan. Les pays centraméricains qui font partis de ces territoires (le
Guatemala, le Belize, le Salvador, et le Honduras) possèdent d’importants et
surprenants lieux liés à l’une des plus grandes cultures préhispaniques, que
l’on pensait disparue pour des raisons environnementales. Heureusement, non
seulement les sites perdurent, mais aussi la culture indigène de cette
civilisation méso-américaine.
Le Belize
Lamanai est un site
archéologique qui se trouve dans la jungle tropicale au centre du Belize. Lama'an'ain
(« crocodile submergé » en Maya) a eu une grande importance pendant
toute une partie de l’Histoire, de 500 avant JC jusque 1675 après JC,
probablement en partie dû à sa situation privilégiée sur l’une des routes
commerciales traversant le pays, le Río Nuevo. L'importance du site de Lamanai
se reflète dans ses grandes et imposantes pyramides de style
« Préclassique Tardif ».
El Caracol, est l'un des sites
les plus importants du monde Maya, il reste encore majoritairement peu connu,
en dépit du fait qu’il héberge plus de 35.000 bâtiments cachés dans la jungle,
dont certains mesurent plus de 40 mètres de haut. On estime qu’il représente
environ 142 km2 et qu’il a connu son apogée à l’époque classique. Il était
probablement le centre politique le plus important des Mayas sur le territoire
actuel du Belize. Un mystère prêt à être déchiffré par les aventuriers les plus
aguerris.
Xunantunich signifie “femme de
pierre” en Maya. Il se réfère à un fantôme, qui selon la légende, vit dans la
zone archéologique tout de noir vêtu avec les yeux brillants comme s’ils
étaient en feu. La plupart des constructions de ce site remontent à la période
classique, entre le 3ème et 10ème siècle de notre ère, et ont été endommagés
par un tremblement de terre qui a causé l'abandon du site par ses habitants. El
Castillo, est la construction « hantée » par la femme de pierre. Il
s’agit du deuxième plus grand édifice précolombien au Belize après le Temple de
Caracol.
Le Guatemala
Au cours de la période classique
mésoaméricaine, la culture s’est largement développée dans la région
guatémaltèque de Petén, où l’on peut trouver quelques-unes des plus anciennes
villes de cette civilisation, mais aussi des plus représentatives : El Mirador,
Tikal, Yaxha, Uaxactún, El Ceibal, Aguateca, Dos Pilar, Ixcun ou Cancuen entre
autres.
Le site le plus grand du continent
américain est caché dans la jungle du Guatemala, dans un si grand secret que
depuis son abandon par les Mayas, personne ne savait rien de cette ville
jusqu’à sa découverte en 1848. Centre-ville précolombien de la civilisation Maya ,
Tikal détient les restes d’un état guerrier qui a connu son apogée à l’époque
classique, entre 200 et 900 après Jésus Christ. Aujourd’hui, c’est un magnifique joyau archéologique auquel
personne ne peut résister ni même Georges Lucas qui a établi là-bas sa base
rebelle dans le premier opus de la saga Star Wars.
Les aztéques appelaient cette région cuauhtemalan, littéralement
« la terre aux nombreux arbres ». Entre forêt et végétation
luxuriante se trouve le site El Mirador, une cité de la fin de la période
préclassique Maya datant de 600 avant JC, où s’érige la pyramide La Danta ,
de 72 mètres
de haut. Ce site est si profondément
caché qu’il ne peut être atteint que par hélicoptère ou après un voyage de deux
jours de marche à travers la
jungle. Il semble que son urbanisation a été prévue dès le
départ, et que de nombreux bâtiments ont servis de postes d’observation en
astronomie. La magie de ce lieu mystérieux a inspiré Mel Gibson dans Apocalypto.
Les fouilles permettront à la cité de révéler beaucoup de ses secrets
Yaxhá (« l’eau
vert-bleue ») est un ancien centre de cérémonie de la civilisation Maya ,
situé près du lac du même nom, dont les couleurs varient selon la réflexion du
ciel et de la
végétation. Il est considéré comme « le secret le
mieux gardé du monde Maya » et héberge des temples impressionnants, des
édifices gouvernementaux, des sites cérémoniaux et un observatoire
astronomique. A l’époque, des objets en céramique aux formes et styles variés
étaient réalisés au sein de la cité, parmi lesquels assiettes, tasses et bols
représentaient des mythes ou autres évènements historiques.
Près de Yaxha se trouve un autre
site important du monde Maya et représentatif de la période post-classique : Topoté.
Il s’agit de la capitale politique des Mayas Ko’woj et une des plus grandes
villes de son époque et de sa civilisation.
Uaxactún est la cité Maya qui a le plus
longtemps occupée la région de Petén, à partir de de la période préclassique
moyenne (900 avant JC) jusqu’à la fin de la période classique (900 après JC).
Dans les temps anciens, le site s’appelait Siaan Ka’an, qui signifie « né
dans le ciel ». Il a été abandonné à la fin du 10ème siècle et est resté
enfouit dans la jungle jusqu’à sa découverte au début du 20ème siècle. La magie
de sa visite réside dans la tranquillité des lieux, loin de la foule qui se
presse dans d’autres sites.
Entouré par la jungle, avec son
odeur de terre humide et sa faune caractérisée par des tarentules et autres
singes hurleurs, El Ceibal est un site archéologique partiellement fouillé. Son
occupation principale couvre deux époques lointaines, la période préclassique
tardive (400 avant JC et 200 après JC) et la fin de la période classique,
atteignant un second essor entre 830 et 890 après JC. Le complexe a été
découvert à la fin du 19ème siècle et son nom provient des imposants arbres
« ceibas » qui se dressent aux côtés des sculptures mayas.
Aguateca est un site
archéologique qui a été occupé entre les périodes pré classiqes et post
classiques Maya. Il est situé sur une falaise de 90 mètres de haut ce qui
a permis à la ville de se défendre et d’anticiper les dangers. Cependant, les
restes trouvés indiquent que son abandon a été soudain et urgent. Les preuves
montrent qu’il s’agit d’un incendie qui a obligé les habitants à s’enfuir, mais
aussi une attaque qui a provoqué la fuite des habitants laissant derrière eux
objets de valeur et édifices en construction, comme le temple de la cité qui a
été construit à moitié. Cela a permis aux archéologues de retrouver de nombreux
objets du quotidien très peu endommagés.
Ancienne grande ville de l’empire
Maya, le nom de Dos Pilas est né de deux bassins d’eau qui se trouvaient sur
les lieux. Le site a été découvert en 1954, mais son existence n’a été révélée
qu’en 1980, afin de le protéger contre les pillages. La ville a été fondée à la
fin de la période classique dans le but de controler les routes commerciales du
fleuve La Pasión.
Les recherches archéologiques
visant à expliquer la chute de cette ville ont également aidé à comprendre
l'effondrement de la
civilisation Maya dans les « Basses Terres » (sud
du Mexique, le Belize et la région de Petén).
Plus qu'un simple site
archéologique, Ixcun est considéré comme un parc archéologique de par ses
environs verdoyants. La nature se mêle alors à la culture dans la forêt vierge
où l’on peut découvrir des routes, des grottes , des lieux ou des collines de
l'ancienne cité Maya, capitale d'une importante seigneurie dans la vallée du
fleuve Mopan . Découvert en 1847, le site dispose de la plus grande stèle de la
région de Petén, mesurant quatre mètres de haut.
Connu comme l’entrée du monde
Maya ou la « cité perdue » en raison de la classification erronée du
site par les premiers chercheurs, qui ont d’abord cru à un site de faible
importance dû à l’absence de pyramides, Cancuen a finalement été révélé comme
un magnifique exemple de la période classique Maya.
Cette découverte a été possible
grâce à de récentes fouilles parmi lesquelles on a retrouvé des pièces en
céramique élaborée, des ateliers de jade et un magnifique palais construit
entre 765 y 790 après JC, l’un des plus grands et des plus sophistiques de la culture Maya. Un
projet sur le site permet aux visiteurs d’observer et de partager des
expériences avec les archéologues et de comprendre l’importance du patrimoine
culturel. En plus de ces trésors, le
Guatemala recèle de nombreux autres sites Mayas à travers le pays, comme Quirigüa,
Takalik Abaj, Kaminaljuyu, Iximché, Zaculeu, Mixto Viejo ou Guaytán.
Le Honduras
Diego Garcia de Palacio, membre
de l’Audience Royale du Guatemala, a écrit au Roi Philippe II d’Espagne en
1576, au sujet des Ruines de Copan disant : « Il me semble qu’aucune
époque n’a pu voir autant d’ingéniosité barbare, notamment à travers les
bâtiments ». Aujourd’hui, Copan est considéré comme « L’Athènes des
Mayas » et est une des cités majeures de cette culture.
Capitale d'un
important royaume de la période classique, entre les siècles IV à X, son
occupation s’est étendue sur plus de deux millénaires. Les ruines, entourées
par une jungle dense, sont composées de deux parties : le complexe
principal et les tombes, et trois musées. Le site a été déclaré au Patrimoine
Mondial par l'UNESCO en 1980 et les archéologues et historiens continuent
encore aujourd’hui de découvrir des fragments cachés de l'Histoire Maya.
Le Salvador
Tazumal est le site archéologique
le plus connu du Salvador et le premier qui a existé dans le pays, c’est
également l’un des plus anciens de la région d’Amérique Centrale. Les fouilles
initiales ont permis d’en savoir plus sur la vie indigène de l’époque classique
et post classique. Le site héberge la pyramide la plus haute du pays, s’élevant
à 24 mètres
de hauteur et réalisée en 12 étapes différentes pendant toute une partie de la
période classique. La construction des bâtiments s’est faite avec des briques
recouvertes de boue. Dans les années 1940, ces structures ont été restaurées avec
du ciment. C’est l’un des sites les plus spectaculaires de la région.
Loin des monuments et des pyramides,
on peut trouver des vestiges archéologiques à Joya de Ceren. Ce sont des
maisons de village qui donnent un aperçu de la vie des Mayas de l’époque. Le
site est connu comme le « Pompéi de
l'Amérique centrale » car en 600 après JC, le village a été victime d'une
éruption volcanique et a été enterré. Il est déclaré Patrimoine Mondial de
l’UNESCO depuis 1993 et on peut visiter les chambres, les cuisines, les terres
agricoles et même la structure où avait lieu les cérémonies religieuses et les
différents rites.
Cihuatán, nom d’origine Nahuat
signifie « Place des femmes » (en référence la ressemblance avec la
silhouette d’une femme endormie qui se dessine sur la Colline de Guazpa).
Plusieurs villages s’y étaient installés, et les dernières traces d’occupation
datent de l’époque post classique. Cihuatán est l’un des sites archéologiques
les plus spectaculaires du Salvador et tellement extraordinaire que nombreux de
ses secrets sont encore inconnus et restent à découvrir.
Les sites Mayas, comme on les
voit, sont une source de richesse, de surprises et d’aventures. Il n’y a qu’un
seul moyen de résoudre ses mystères, partir à la découverte de l’Amérique
Centrale.
Informations : www.visitcentroamerica.com
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