A l’heure où l’on s’apprête à (re)goûter à l’émerveillement du voyage, cap sur des sites moins connus, en version bis, pour découvrir des pépites bretonnes naturelles ou patrimoniales loin de l’agitation…
On connait Saint-Malo (35), mais connait-on Roscoff (29), l'autre cité corsaire ? L’esprit des corsaires plane sur le plus british des ports bretons. La petite cité de caractère partage en commun avec Saint-Malo des remparts auréolant la vieille ville et de belles demeures en granit, témoignages des richesses glanées par les armateurs, négociants et capitaines pirates lors d’épopées maritimes du 16ème siècle.
Blottie sur une presqu’île de la Baie de Morlaix, entre ensemble granitique, écrin de fleurs et plages de sable fin, la ville est tournée vers les îles britanniques et irlandaises, que le port dessert. Au détour d’une échoppe ou d’une ruelle, affleurent des tresses d’oignons de Roscoff AOP rosés et cuivrés. A ne pas manquer : la Maison des Johnnies, ancienne ferme traditionnelle pour marcher sur les traces de ces marchands d’oignons roscovites sillonnant la Grande-Bretagne au 19ème siècle.
Ondulée et brassée par les vents, les vagues et les marées, l’eau de mer de Roscoff recèle d’une flore riche qui a inspiré la création du tout premier centre de thalassothérapie de France et l’un des plus grands champs d’algues d’Europe. On fait une halte dans une conserverie artisanale pour découvrir la récolte de géomon, le métier de goémonier et la transformation des algues, sans oublier les savoureuses dégustations. Son jardin exotique s’épanouit grâce au micro-climat de la ville. 3000 espèces de plantes subtropicales se côtoient, entre cascades et bassins, avec une vue panoramique sur la Baie de Morlaix.
On poursuit ses musarderies en se replongeant dans des livres d’Alexandre Dumas, qui a séjourné à Roscoff, le temps d’une traversée de 15 minutes avant de rejoindre l’Ile de Batz. Dépaysement garanti entre sentiers côtiers luxuriants et panoramas agricoles en passant par son immanquable jardin aux essences tropicales.
Où dormir - Hôtel la Résidence des Artistes : A seulement 100 mètres du vieux port, l’établissement est ouvert sur la nature avec un jardin plein sud et la mer au bout de la rue… La décoration intérieure des 28 chambres spacieuses et orientées sud opte pour des objets chinés et des touches contemporaines. La part belle est faite aux produits biologiques et aux spécialités locales. A partir de 89€ la nuit/chambre
On connait la mythique Forêt de Brocéliande (35), mais quid des paysages fantastiques et des légendes de la Forêt de Huelgoat (29) ?
Berceau de nombreuses légendes celtes, la forêt de Huelgoat ou « Fontainebleau breton », située dans le Parc naturel régional d’Armorique, fascine par ses curiosités géologiques : on se laisse envoûter par la beauté de ses rochers, blocs arrondis et polis par le temps... Une disposition chaotique et des formes étranges qui ont inspiré de nombreux récits. Selon la légende, ce chaos serait le fruit du courroux de Gargantua, furieux de l’accueil des habitants de la forêt.
Dans un théâtre de verdure, les noms des lieux sonnent comme un mystère intact : la rivière d’Argent qui fait écho aux mines argentifères exploitées jadis, repaire des princesses celtes et des druidesses, le moulin du Chaos, la grotte d’Artus qui veille au repas du roi Arthur, ou encore la grotte du Diable. On joue à débusquer le point de bascule de la Roche Tremblante ! Lourd de plus de 100 tonnes, ce roc géant oscille légèrement par une simple pression sur un endroit précis. Sous une brume matinale ou un soleil étincelant, la forêt joue avec les lumières et les nuances. Une étonnante découverte s’y tapit : un café-librairie, dont la façade est ornée de lierre, pour picorer ou acheter quelques livres, découvrir des créations artisanales, et se frotter à la littérature botanique tout en dégustant des cakes sucrés/salés… pour une halte poétique et hors du temps.
On connait les légendaires Mégalithes de Carnac (56), mais avons-nous percé les mystères des menhirs de Saint-Just (35) ?
Dans un ballet de couleurs et de matières, entre le jaune des ajoncs, le blanc des hélianthèmes, le violet foncé de la bruyère cendrée, le schiste mauve et les ruines millénaires, se dressent une variété des mégalithes : menhirs, dolmens, tertres… qui forment le deuxième site mégalithique de Bretagne. Tentés de faire bouger les menhirs ? Les ateliers ludiques proposés à la maison Nature et Mégalithes de Saint-Just, apprennent à lever ces pierres pesant parfois plusieurs tonnes.
Au sol, des bornes de dates défilent pour remonter le temps et nous projeter en -5000 avant J.C. Espace sacré, Saint-Just fut fréquenté par les hommes du Néolithique pendant plusieurs millénaires au cœur des Landes de Cojoux. L’occasion d’emprunter le circuit découverte long de 7 km pour un voyage qui s’échelonne dans le temps, entre 4500 et 1500 avant notre ère. Pour préserver ce concentré de biodiversité, des chevaux mulassiers du Poitou et vaches écossaises oeuvrent au pâturage des prairies. A ne pas manquer : à 20 minutes du site, direction l’île aux pies, mosaïque d’îlots et de marais, qui offre un panorama de falaises rocheuses à pic dans la rivière de l’Oust. Un must pour les amateurs d’escalade ! (côte Saint-Vincent sur Oust)
On connait l'appel insulaire, mais a-t-on goûté au plaisir des îles éphémères ?
En attendant de découvrir les couleurs glaz des îles bretonnes en hors saison pour les préserver cet été, on file découvrir les petites îles « à temps partiel », accessibles à pied ou en vélo à marée basse.
• La plus facétieuse : face à Carantec, l’île finistérienne Callot offre le temps de quelques heures une surprenante évasion insulaire. On a le choix de piquer une tête dans l’une de ses dix plages et petites criques cristallines l’émaillant. Avant le retour de la marée haute, on s’initie à la cuisine aux algues, on visite des parcs ostréicoles ou on pratique la pêche à pied en quête de coques et de palourdes.
• La plus champêtre : plus au sud dans le Morbihan, on emprunte à marée basse le passage du Rodu pour se rendre sur l’île Tascon dans le golfe du Morbihan, lovée au cœur des marais salants de Lasné. Cet eden ornithologique abrite, dans une réserve naturelle, des milliers d’oiseaux, côtoyant des vaches charolaises évoluant dans les prairies avoisinantes. On profite pour s’approvisionner, à la ferme, en produits frais, en légumes de saison, en œufs et en viande, spécialité de l’île.
• La plus sauvage : Les Ebihens, île privée, en face de la presqu’île de Saint-Jacut-de-la-Mer (22), offre un nuancier de bleu, de vert et d’Emeraude entre bancs de sable, petits filets d’eau, terre et mer. On suit et respecte le sentier balisé où alternent lande, sous-bois et plages aux accents exotiques, avec en prime un micro-climat avec 2°C de plus que sur la presqu’île. Dans cet environnement privé et préservé, on ramène ses déchets avec soi sur la route du retour vers la terre ferme.
• La plus méditerranéenne : une escapade le temps d’une parenthèse de 4 à 5 heures sur cette île qui compte 8 habitants à l’année. Cette autre perle morbihannaise, l’île Berder à Larmor-Baden, se découvre à marée basse. Propriété privée, elle n’est accessible aux visiteurs sur ses pourtours qui multiplient les points de vue sur le golfe du Morbihan. On emprunte le sentier côtier de 2,5 km à pied en 1 heure pour sillonner ce royaume de végétation méditerranéenne entre collections de palmiers, de mimosas et d’oliviers. Pour un point de vue vitaminé, on se rend sur les abords de l’impressionnant courant de « La Jument », le deuxième courant le plus puissant d’Europe.
Informations : www.tourismebretagne.com
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